Cinq jours et cinq nuits, l'évadé lillois a pleuré la mort de sa mère sur sa tombe

Publié le 01/11/2014

Frédérick Lecluyse


Samedi 25 octobre, S. D., lillois de 24 ans, franchit le grillage qui délimite la cour de promenade du parc du centre de semi-liberté d’Haubourdin, escalade le muret qui entoure le parc et disparaît dans la nature.


Voilà quelques semaines que ce Lillois, bien noté à la prison de Sequedin où il était détenu depuis sept mois, avait été transféré à Haubourdin où il s’occupait de la livraison des repas aux autres détenus. Le jeune homme a la particularité d’être retenu vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans ce centre de détention où il est auxiliaire de vie.

Il s’est rendu lui-même à la police

Cinq jours après son évasion, un homme se présente dans les locaux de la police municipale d’Haubourdin. Il s’agit de Steven Devaux, qui a décidé de mettre un terme à sa cavale.

Une drôle de cavale, à vrai dire. «Je suis resté tous les jours sur la tombe de ma mère.», explique l’intéressé, jugé en comparution immédiate. «J’ai dormi sur sa tombe.», ajoute ce dernier en indiquant ne pas encore avoir digéré la perte de sa maman, retrouvée pendue en 2009. Le jeune homme ajoute que le fait de rester seul la journée au centre ne l’a pas aidé. «J’aurais préféré rester à Sequedin

Tout en disant comprendre les motivations du prévenu, la procureure évoque un énorme gâchis. «L’administration pénitentiaire lui avait accordé une belle marque de confiance, mais il n’en a pas profité.» Aline Clérot requiert trois mois ferme et un retour à la case prison.

Après la plaidoirie de Me Faustine Broulin, la sanction est demeurée à l’identique. Cette fois, le Lillois a mis le cap vers Annœullin.