L’église Saint-Martin d’Esquermes pillée à Lille : huit mois de prison ferme pour deux voleurs

Deux hommes âgés d’une vingtaine d’années ont été interpellés en début de semaine par la Sûreté de Lille, et placés en détention ce jeudi soir. Ils sont soupçonnés d’avoir participé au pillage d’une église lilloise, le 23 octobre dernier. Le grand orgue y avait été détérioré. Plusieurs objets ,dont un calice de grande valeur, avaient été volés. Les policiers ont retrouvé le calice chez une Lilloise, poursuivie, elle, pour recel.

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L’enquête est confiée à la Sûreté de Lille, dont une équipe de la police scientifique découvre des traces ADN. Elles correspondent à deux suspects déjà connus. Dans la nuit de lundi à mardi, et mercredi, la cellulle anti-cambriolage les interpelle. Les deux garçons reconnaissent les faits en les minimisant. Ils permettent aussi aux policiers d’aboutir à une receleuse présumée : une Lilloise, chez qui est découvert un calice d’une valeur de plusieurs milliers d’euros, provenant de Saint-Martin-d’Esquermes. La dame a été remise en liberté avec une convocation devant un tribunal. Les deux garçons, eux, ont été jugés en comparution immédiate, ce jeudi après-midi.

Entrés dans l’église pour y dormir ?

À la barre, K. B. et B. Z., 22 ans, assurent qu’ils sont mineurs. Ils n’ont pas de papiers d’identité, pas de logement et survivent en travaillant épisodiquement au marché de Wazemmes. Ils le reconnaissent, ils ont aussi déjà volé pour manger. Mais sur les faits qui leur sont reprochés, ils nient avec conviction. Non, ils n’ont rien pris ni rien cassé dans l’église Saint-Martin. Outre le calice, une patène en argent et trois vases en céramique avaient été dérobés.

Tous deux ne changeront jamais leurs déclarations : ils sont entrés là pour dormir. Mais ils s’embrouillent dans leurs explications au fur et à mesure que le président Mikaël Simoens précise ses questions. Cette nuit-là, ils étaient six en tout, les deux jeunes interpellés accusant les autres d’avoir volé. La procureure Christine Pons requiert huit mois de prison en retenant la gravité de l’intrusion dans un lieu de culte et l’importance du préjudice.

« Pourquoi n’avoir pris que cinq objets si effectivement ils étaient seuls dans l’église et que ce sont eux qui ont volé ? » Me Alexia Navarro, comme le fera ensuite Me Faustine Broulin, bute sur une procédure qui n’a retenu que deux prévenus sur les six personnes présentes ce soir-là. Les deux avocates remettent aussi l’intrusion de leurs clients dans un contexte de misère : « Ce n’est pas une histoire de religion ni d’irrespect pour le culte catholique. Il fut un temps où les églises étaient ouvertes. Ils sont entrés pour dormir. »

Le tribunal a reconnu B. Z. et K. B. également coupables des vols et les a condamnés à huit mois de prison avec maintien en détention.

Publié le 27/02/2014

A. D. et CH. D.