Lesquin: des «cadeaux» dans le coffre de la voiture de cinq Lituaniens les conduisent au tribunal

Publié le 14/06/2015 - Nord Eclair

Cinq Lituaniens étaient jugés jeudi après-midi en comparution immédiate pour recel de vol. Les policiers qui les ont interpellés mardi soir près d’un hôtel de la zone industrielle Lesquin ont été intrigués par leur voiture particulièrement chargée.


Dans le coffre, ils retrouveront trois appareils photos et des bouteilles de champagne. Les occupants prétendent que ce sont des achats effectués à Rouen mais ils n’ont aucun ticket de caisse ni bon de garantie. À l’audience, ils n’en démordent pas : ce sont des cadeaux achetés sur le chemin du retour vers la Lituanie.

 

Tous reviennent d’Angleterre où ils étaient partis travailler et où ils se sont rencontrés. Dans leur voiture, il y a également des sachets recouverts d’aluminium qu’ils ont eux-mêmes fabriqués : «  C’est un procédé connu pour sortir des articles d’un magasin sans passer par la caisse ?  », les interrogera à l’audience le président Bernard Lemaire. «  Pas du tout, c’était pour transporter des denrées alimentaires  », rétorqueront-ils en affirmant la main sur le cœur, ne pas savoir ce que sont des glacières ou des sacs congélation.

 

Au fil du procès, il y aura plusieurs échanges étonnants de ce type. Quatre prévenus sont trentenaires, le cinquième est plus âgé : L. R., 46 ans a un lourd passé judiciaire marqué par des vols dans l’ouest de la France, et un casier indiquant qu’il a trempé dans le crime organisé en Lituanie.

 

Dans le box, à plusieurs reprises, il souffle les réponses à ses co-prévenus. Le président Lemaire le remarque et lorsqu’il le met à l’écart, les affirmations des quatre autres sont beaucoup moins concordantes. La procureure Marie-Eve Brunet s’appuie sur ces divergences pour demander des peines s’échelonnant en fonction des casiers judiciaires, de huit mois de prison avec sursis à un an d’emprisonnement pour L. R.. Elle précise : «  Nous sommes dans le cas de cette délinquance d’itinérance tellement dévastatrice pour le commerce.  »

 

En défense, comme Me Sakina Ben Derradji, Me Faustine Broulin plaidera la relaxe en l’absence de preuves matérielles : «  On n’arrive pas à déterminer l’origine des objets. Leurs explications sont plausibles  ». Le tribunal retiendra la culpabilité des prévenus. Quatre sont condamnés à six mois de prison avec sursis. L. R. est parti en prison pour six mois.