Violence dans le métro à Lille : « Cette fois, les gens ont réagi »

Publié le 30/04/2014 - CH. D. - Nord Eclair

23 avril, 20 h 30 sur la ligne 2 du métro en direction de Saint-Philibert.

 

Un homme importune deux femmes assises côte à côte, se vautrant sur la plus proche pour menacer l’autre. La première fait mine de se lever et se voit frapper d’un léger coup de poing au menton. Elle quitte la rame à la station Cormontaigne, l’homme la suit et entre avec elle dans une nouvelle rame. La jeune femme réussit à mettre de la distance et l’homme invective alors différents voyageurs. À la station Canteleu, deux passagers le sortiront du métro.

M. S., 38 ans, sera arrêté le 29 avril à la gare Lille-Flandres. La description donnée par la jeune femme et les bandes vidéo du métro ont permis de l’identifier. Il reconnaît les faits, même s’il explique ne se souvenir de rien, pas même d’avoir pris le métro. Il était totalement ivre.

 

« J’ai honte »

 

Devant le tribunal, il ne dit rien d’autre : « Quand j’ai vu la vidéo, c’est impressionnant. J’ai honte. Je me suis reconnu sur les images, mais je ne peux rien expliquer. » Le président Mikael Simoens lui fait remarquer : « Le sentiment d’insécurité naît à cause de gens comme vous. »

Pour Me Dorothée Assaga, « ce comportement est juste inadmissible. L’alcool a bon dos ». L’avocate de la partie civile indiquera que si sa cliente n’a pas été blessée, le retentissement psychologique est important : « Même si cette fois, les gens ont réagi et sont intervenus. » La procureure Carole Pautrel va requérir dix mois de prison, dont cinq assortis de sursis et mise à l’épreuve « pour sanctionner un acte de violence dans ce qu’il y a de plus gratuit ».

 

Mandat de dépôt

 

Dans le box des prévenus, M. S. fait profil bas. Cela fait un an qu’il n’a pas travaillé, il a perdu son logement, est hébergé dans des foyers d’urgence. « Une situation complexe » décrite par son avocate. Me Faustine Broulin relève aussi le caractère ancien de quatre précédentes condamnations, une enfance baignée dans la violence, des démarches professionnelles amorcées… autant de « petits éléments recueillis dans le délai très court de la comparution immédiate, mis bout à bout et qui peuvent éclairer le tribunal sur la personnalité du prévenu ».

M. S. sera condamné à dix mois de prison dont six assortis de sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, avec mandat de dépôt.