Une fois
n’est pas coutume, l’interprète qui assistait un jeune prévenu s’est arraché les cheveux, lundi après-midi, au tribunal.
Entre son arrestation et sa comparution, le jeune homme a changé plusieurs fois d’identité et d’âge. Il s’est aussi inventé plusieurs histoires familiales.
Arrivé au tribunal comme étant M. M., marocain de 18 ans, il affirmera au président Mikael Simoens, s’appeler O. W. né en Algérie, à Oran en 1994. Il se dit en France depuis trois mois et hébergé chez des cousins. à Wattignies ou à Lille-sud… Il ne sait plus très bien. Le jeune homme répond toujours à côté lorsque le tribunal lui demande des explications sur le vol avec violence pour lequel il comparaît.
Le 18
septembre, rue de Maufait, il a arraché le collier en or d’une passante qui marchait devant lui. La médecine légale a estimée l’ITT à huit jours.
« Il m’a dit merci »
« En prenant la fuite, il m’a dit merci », dira la victime aux policiers.
« Je n’ai
jamais dit ça. Je lui ai dit désolé », affirme O. W. au tribunal…
Les policiers
l’interpelleront rue Alfred-Motte et récupèrent le collier qu’il vient de jeter sous une voiture garée.
Me Zouheir
Zairi, avocat de la partie civile explique que la victime de santé fragile a été parfaitement choquée par un geste suffisamment brutal pour lui laisser au cou, une griffure de douze
centimètres.
Le procureur Thibaut Arnou qualifie le vol de « faits d’une grande lâcheté ». Il requiert pour le jeune homme qui n’a jamais été condamné une peine de six mois avec sursis.
Pour l’avocate, la défense de O. W. est un exercice d’équilibriste. Tous les éléments qu’il lui a donné lors de leur rencontre dans les cellules du palais de justice sont caducs puisqu’il est un nouvel homme à l’audience… Me Faustine Broulin interprètera ces changements d’identité et un comportement désinvolte, comme une preuve d’immaturité.
Le tribunal a condamné O. W. à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt.